Sauvenière,
fin juin 2008.
Bonjour Copains
et Copines !
Notre soif de
découvertes nous a cette fois conduits vers la région spadoise.
Délicieux petit
déjeuner au Mont-St-Jacques. 480 mètres d’altitude. Jadis, chaque
année, le jour de la Saint Jacques, c'est-à-dire le 25 juillet,
le Prince Abbé de Stavelot libérait un prisonnier sur le champ de
foire de St Jacques. Ce jour est toujours fêté à l’heure actuelle,
avec brocante et foire artisanale, mais sans libération de prisonnier !
En matinée,
nous avons ensuite découvert
La
Centrale hydro électrique de Coo.
L’on peut
sans conteste parler d’une prouesse technique. Pomper l’eau
d’un bassin vers un autre situé 250m plus haut pour la turbiner
ensuite en sens inverse quelques heures plus tard peut sembler
bien aberrant. D’autant plus que le rendement de ce cycle
pompage turbinage n’est que de 75%. C'est-à-dire que les installations
fonctionnent globalement à perte d’énergie.
C’est
pourtant ce qui se passe dans la centrale hydro-électrique
de Coo–Trois–Ponts.
Pour comprendre
l’intérêt d’un tel ouvrage, il faut savoir que l’essentiel
de l’électricité consommée
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en Belgique
est fourni par des unités thermiques et nucléaires.
Les modulations
dans la puissance produite par ces centrales, ainsi que leur mise
en ou hors service sont des opérations lentes et coûteuses. Or la
consommation d’électricité subit, au cours du temps, des pointes
et des creux. Le grand mérite de la centrale de Coo-Trois-Ponts
réside dès lors dans le pompage de l’eau vers le réservoir supérieur
lors des creux de consommation, la nuit ou le week-end par exemple,
en utilisant l’énergie électrique bon marché et dans le turbinage
de l’eau ainsi accumulée vers le réservoir inférieur en produisant
de l’électricité chère. La centrale peut également, grâce à son
démarrage très rapide, servir de « roue de secours » lors
d’une panne dans une grosse unité électrique ou lors d’une perturbation
dans le réseau.
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Le site
de Coo présentait pour la réalisation d’une telle centrale hydroélectrique
des avantages incontestables : l’Amblève y décrit un méandre
long de quatre kilomètres, au pied d’un plateau, le Mont des
Brumes situé en moyenne 250 m plus haut. Ce méandre pouvait
être considéré comme partiellement abandonné depuis la création
artificielle, au XVIIIème siècle de la fameuse cascade
de Coo qui le courtcircuite. En effet, en temps de crue, la
moitié seulement du débit passait encore par le méandre, et
un cinquième seulement en période d’étiage. Le méandre a été
barré en amont et en aval : on créait ainsi le bassin inférieur
du système. En même temps, une galerie de dérivation a été construite
pour livrer passage aux eaux qui empruntaient jadis le tracé
du méandre. |
Ces travaux
ont permis de conserver à la cascade de Coo son aspect original.
Deux bassins
supérieurs, d’un volume équivalent à celui du bassin inférieur ont
été creusés dans le petit plateau surplombant le méandre. L’accumulation
de l’eau dans ces deux réservoirs prend
environ huit heures de pompage à plein débit. Au cours des six heures
et demie de restitution des eaux à pleine charge, la centrale électrique
peut développer une puissance de 900 Mw soit plus que la puissance
installée à Doel ou à Tihange en 1981.
La réalisation
de cette centrale est une prouesse technologique. Elle a aussi le
mérite d’avoir sauvegardé le paysage grâce à des constructions souterraines.
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Les
stations de pompage-turbinage ont été réalisées en sous-sol.
Il en est de même des différentes galeries qu’empruntent
les eaux pour passer d’un bassin à l’autre. Au total, 275.000
mètres cubes de roches ont été excavés, dont un tiers déjà
pour une énorme caverne des 128 m de long, 40 m de haut et
22 mètres de large, gigantesque salle souterraine qui abrite
les pompes et turbines.
Cette
visite, très bien commentée, nous a livré quelques secrets
sur les transferts, dans un sens comme dans l’autre de la
fée électricité dans et hors de nos frontières. Tout est commandé,
électroniquement bien sûr depuis le siège d’Electrabel à Bruxelles.
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L’on a pu voir
sur différents cadrans la consommation, à la minute près de l’électricité.
Tout comme pour les simples particuliers, la facture de vente ou
achat est présentée une fois par an aux différentes compagnies faisant
partie du réseau.
Le grand avantage
de cette production est évidemment qu’elle ne génère aucune pollution
alors qu’elle est très performante.
La visite des
installations nous a permis de voir des machines, des turbines,
des engins de tailles impressionnantes.
Bien que la
production d’électricité soit vraiment importante, seules 28 personnes,
cadres et ouvriers confondus, travaillent à cet endroit.
Sart lez
Spa
Repas délicieux,
à « La Pitchounette » dans ce village ancien et paisible
dépendant de la commune de Jalhay. Il se situe en bordure occidentale
des Hautes Fagnes, à environ 12 Km au sud-est de Verviers. La place
du village de Sart est la plus attrayante de la région. Un de ses
côtés est occupé par l’église paroissiale St Lambert, dominée par
une massive tour carrée aux murs particulièrement épais.
La tour date
du XVème e siècle mais la flèche est du XVIIème.
Le tronc d’un
vieux chêne proche du chœur est entièrement creux, mais l’arbre
se couvre encore de feuilles chaque année. On affirme qu’il serait
âgé de 400 ans. Le coin pittoresque situé de l’autre côté comprend
un perron de 1458, symbole des libertés communales. On y voit aussi
de très beaux immeubles construits il y a deux à trois siècles.
L’une des maisons
de la place a été occupée pendant un an, durant la guerre par le
Prince Régent Charles.
C’est un village
qui a gardé son charme ancestral.
Nous retournons
cette fois vers
Spa
Le haut pays
est celui de l’or bleu qui surgit des sources spadoises. Cette
ville d’eau fut l’une des patries du thermalisme, dont les grands
de ce monde vantèrent les mérites. Les plaisirs de cette belle époque
se devinent encore au gré d’édifices charmeurs. C’est encore l’eau
infatigable qui incisa dans le relief des Ardennes des vallées aussi
touristiques que celles de l’Ourthe et de l’Amblève.
Ici nous visitons
les musées sis dans l’ancienne villa royale. Le musée de la ville
d’eaux a été inauguré en 1894. A cette époque il s’appelait encore
Musée Communal de Spa et partageait ses locaux avec l’Ecole des
beaux Arts. Ce beau bâtiment fut démoli en 1948. Les quatre colonnes
de la façade du bâtiment ont été conservées. Elles ornent aujourd’hui
le fond du Parc des Sept Heures.
En 1965 le
Musée fut transféré dans l’ancienne villa de la Reine Marie Henriette
(qui décéda à Spa en 1902).
Les « jolités »
de Spa
Spa dut autrefois
sa célébrité à la fabrication des « boîtes de Spa ». Cette
industrie, dont le déclin s’accusait déjà à la fin du XIXème
siècle a pratiquement disparu de nos jours. Seuls subsiste la Manufacture
des Bois de Spa et quelques rares tourneurs.
Différents objets
sont présentés au musée et notamment, un coffret du XIXème siècle
orné d’un paysage romantique, des boucles d’oreilles, un coffret
en forme de violon représentant la villa d’un riche propriétaire
et commandé par celui-ci,. Il présente aussi ce que l’on appelle
un « chef d’œuvre ». C’est le bouquet de Mathieu Brodure.
Ce bouquet champêtre contient pratiquement toutes les variétés de
fleurs locales. Il est entièrement réalisé en bois sculpté, tourné,
peint et vernis. Plusieurs insectes sont posés, délicatement par
ci par là sur les fleurs. C’est l’œuvre d’une vie entière !
Et encore, une boîte à thé décorée de vues de Spa peintes à la gouache,
une boîte à couture avec un métier à filocher. La filoche servait
à la fabrication de ceintures et de sacs, un cartel en bois peint
du XVIII e, et différents objets tous plus intéressants les uns
que les autres. Ce sont des objets d’une finesse incroyable témoins
d’une vie mondaine aujourd’hui révolue.
Le musée
du cheval
Quant au musée
du cheval, il présente des collections qui évoquent le cheval dans
l’histoire à Spa et ailleurs : des travaux des champs aux sports
hippiques. Des voitures, photographies, tableaux, équipements, objets
et documents y son présentés.
Spa fut un haut
lieu du sport équestre et des concours hippiques en Europe. Tous
les témoignages sont concordants : c’est à Spa qu’une course
de chevaux fut organisée pour la première fois en Belgique. C’était
en 1773 et elle opposa le duc Prince de Lauzun au Prince Czartoryski
qui se fit représenter vu son âge, par son ami, le Comte de Branicki.
C’est une collection
privée qui est à l’origine de ce musée. Une sellerie, une maréchalerie
ainsi que des véhicules hippomobiles complètent cet ensemble entièrement
consacré à la plus noble conquête de l’homme.
Le site
de la Villa royale est classé depuis 1972. Il comprend un
très beau jardin arboré et fleuri auquel on accède par les
galeries latérales. D’innombrables fleurs y sont plantées
chaque année Pour terminer la journée nous sommes allés à
la Gleize prendre un dernier petit repas « Au vert Pommier »
Etablissement qui m’avait été recommandé, mais franchement
l’ambiance n’y était pas très sympathique ! Enfin, cela
n’est pas très grave et n’a de toute façon pas entamé la
satisfaction des nombreux participants à cette sortie.
Comme
toujours, un tout grand merci pour votre fidélité et vos nombreuses
participations. |
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