dernière mise à jour : 14/07/08

Coo et Spa

Sauvenière, fin juin 2008.

Bonjour Copains et Copines !

Notre soif de découvertes nous a cette fois conduits vers la région spadoise.

Délicieux petit déjeuner au Mont-St-Jacques. 480 mètres d’altitude. Jadis, chaque année, le jour de la Saint Jacques, c'est-à-dire le 25 juillet, le Prince Abbé de Stavelot libérait un prisonnier sur le champ de foire de St Jacques. Ce jour est toujours fêté à l’heure actuelle, avec brocante et foire artisanale, mais sans libération de prisonnier !

En matinée, nous avons ensuite découvert

La Centrale hydro électrique de Coo.

L’on peut sans conteste parler d’une prouesse technique. Pomper l’eau d’un bassin vers un autre situé 250m plus haut pour la turbiner ensuite en sens inverse quelques heures plus tard peut sembler bien aberrant. D’autant plus que le rendement de ce cycle pompage turbinage n’est que de 75%. C'est-à-dire que les installations fonctionnent globalement à perte d’énergie.

C’est pourtant ce qui se passe dans la centrale hydro-électrique de Coo–Trois–Ponts.

Pour comprendre l’intérêt d’un tel ouvrage, il faut savoir que l’essentiel de l’électricité consommée

en Belgique est fourni par des unités thermiques et nucléaires.

Les modulations dans la puissance produite par ces centrales, ainsi que leur mise en ou hors service sont des opérations lentes et coûteuses. Or la consommation d’électricité subit, au cours du temps, des pointes et des creux. Le grand mérite de la centrale de Coo-Trois-Ponts réside dès lors dans le pompage de l’eau vers le réservoir supérieur lors des creux de consommation, la nuit ou le week-end par exemple, en utilisant l’énergie électrique bon marché et dans le turbinage de l’eau ainsi accumulée vers le réservoir inférieur en produisant de l’électricité chère. La centrale peut également, grâce à son démarrage très rapide, servir de « roue de secours » lors d’une panne dans une grosse unité électrique ou lors d’une perturbation dans le réseau.

Le site de Coo présentait pour la réalisation d’une telle centrale hydroélectrique des avantages incontestables : l’Amblève y décrit un méandre long de quatre kilomètres, au pied d’un plateau, le Mont des Brumes situé en moyenne 250 m plus haut. Ce méandre pouvait être considéré comme partiellement abandonné depuis la création artificielle, au XVIIIème siècle de la fameuse cascade de Coo qui le courtcircuite. En effet, en temps de crue, la moitié seulement du débit passait encore par le méandre, et un cinquième seulement en période d’étiage. Le méandre a été barré en amont et en aval : on créait ainsi le bassin inférieur du système. En même temps, une galerie de dérivation a été construite pour livrer passage aux eaux qui empruntaient jadis le tracé du méandre.

Ces travaux ont permis de conserver à la cascade de Coo son aspect original.

Deux bassins supérieurs, d’un volume équivalent à celui du bassin inférieur ont été creusés dans le petit plateau surplombant le méandre. L’accumulation de l’eau dans ces deux réservoirs prend environ huit heures de pompage à plein débit. Au cours des six heures et demie de restitution des eaux à pleine charge, la centrale électrique peut développer une puissance de 900 Mw soit plus que la puissance installée à Doel ou à Tihange en 1981.

La réalisation de cette centrale est une prouesse technologique. Elle a aussi le mérite d’avoir sauvegardé le paysage grâce à des constructions souterraines.

Les stations de pompage-turbinage ont été réalisées en sous-sol. Il en est de même des  différentes galeries qu’empruntent les eaux pour passer d’un bassin à l’autre. Au total, 275.000 mètres cubes de roches ont été excavés, dont un tiers déjà pour une énorme caverne des 128 m de long, 40 m de haut et 22 mètres de large, gigantesque salle souterraine qui abrite les pompes et turbines.

Cette visite, très bien commentée, nous a livré quelques secrets sur les transferts, dans un sens comme dans l’autre de la fée électricité dans et hors de nos frontières. Tout est commandé, électroniquement bien sûr depuis le siège d’Electrabel à Bruxelles.

L’on a pu voir sur différents cadrans la consommation, à la minute près de l’électricité. Tout comme pour les simples particuliers, la facture de vente ou achat est présentée une fois par an aux différentes compagnies faisant partie du réseau.

Le grand avantage de cette production est évidemment qu’elle ne génère aucune pollution alors qu’elle est très performante.

La visite des installations nous a permis de voir des machines, des turbines, des engins de tailles impressionnantes.

Bien que la production d’électricité soit vraiment importante, seules 28 personnes, cadres et ouvriers confondus, travaillent à cet endroit.

Sart lez Spa

Repas délicieux, à « La Pitchounette » dans ce village ancien et paisible dépendant de la commune de Jalhay. Il  se situe en bordure occidentale des Hautes Fagnes, à environ 12 Km au sud-est de Verviers. La place du village de Sart est la plus attrayante de la région. Un de ses côtés est occupé par l’église paroissiale St Lambert, dominée par une massive tour carrée aux murs particulièrement épais.

La tour date du XVème e siècle mais la flèche est du XVIIème.

Le tronc d’un  vieux chêne proche du chœur est entièrement creux, mais l’arbre se couvre encore de feuilles chaque année. On affirme qu’il serait âgé de 400 ans. Le coin pittoresque situé de l’autre côté comprend un perron de 1458, symbole des libertés communales. On y voit aussi de très beaux immeubles construits il y a deux à trois siècles.

L’une des maisons de la place a été occupée pendant un an, durant la guerre par le Prince Régent Charles.

C’est un village qui a gardé son charme ancestral.

Nous retournons cette fois vers

Spa

Le haut pays est celui  de l’or bleu qui surgit des sources spadoises. Cette ville d’eau fut l’une des patries du thermalisme, dont les grands de ce monde vantèrent les mérites. Les plaisirs de cette belle époque se devinent encore au gré d’édifices charmeurs. C’est encore l’eau infatigable qui incisa dans le relief des Ardennes des vallées aussi touristiques que celles de l’Ourthe et de l’Amblève.

Ici nous visitons les musées sis dans l’ancienne villa royale. Le musée de la ville d’eaux a été inauguré en 1894. A cette époque il s’appelait encore Musée Communal de Spa et partageait ses locaux avec l’Ecole des beaux Arts. Ce beau bâtiment fut démoli en 1948. Les quatre colonnes de la façade du bâtiment ont été conservées. Elles ornent aujourd’hui le fond du Parc des Sept Heures.

En 1965  le Musée fut transféré dans l’ancienne villa de la Reine Marie Henriette (qui décéda à Spa en 1902).

Les « jolités » de Spa

Spa dut autrefois sa célébrité à la fabrication des « boîtes de Spa ». Cette industrie, dont le déclin s’accusait déjà à la fin du XIXème siècle a pratiquement disparu de nos jours. Seuls subsiste la Manufacture des Bois de Spa et quelques rares tourneurs.

Différents objets sont présentés au musée et notamment, un coffret du XIXème siècle orné d’un paysage romantique, des boucles d’oreilles, un coffret en forme de violon représentant la villa d’un riche propriétaire et commandé par celui-ci,. Il présente aussi ce que l’on appelle un « chef d’œuvre ». C’est le bouquet de Mathieu Brodure. Ce bouquet champêtre contient pratiquement toutes les variétés de fleurs locales. Il est entièrement réalisé en bois sculpté, tourné, peint et vernis. Plusieurs insectes sont posés, délicatement par ci par là sur les fleurs. C’est l’œuvre d’une vie entière ! Et encore, une boîte à thé décorée de vues de Spa peintes à la gouache, une boîte à couture avec un métier à filocher. La filoche servait à la fabrication de ceintures et de sacs, un cartel en bois peint du XVIII e, et différents objets tous plus intéressants les uns que les autres. Ce sont des objets d’une finesse incroyable témoins d’une vie mondaine aujourd’hui révolue.

Le musée du cheval

Quant au musée du cheval, il présente des collections qui évoquent le cheval dans l’histoire à Spa et ailleurs : des travaux des champs aux sports hippiques. Des voitures, photographies, tableaux, équipements, objets et documents y son présentés.

Spa fut un haut lieu du sport équestre et des concours hippiques en Europe. Tous les témoignages sont concordants : c’est à Spa qu’une course de chevaux fut organisée pour la première fois en Belgique. C’était en 1773 et  elle opposa le duc Prince de Lauzun au Prince Czartoryski qui se fit représenter vu son âge, par son ami, le Comte de Branicki.

C’est une collection privée qui est à l’origine de ce musée. Une sellerie, une maréchalerie ainsi que des véhicules hippomobiles complètent cet ensemble entièrement consacré à la plus noble conquête de l’homme.

Le site de la Villa royale est classé depuis 1972. Il comprend un très beau jardin arboré et fleuri auquel on accède par les galeries latérales. D’innombrables fleurs y sont plantées chaque année Pour terminer la journée nous sommes allés à la Gleize prendre un dernier petit repas «  Au vert Pommier » Etablissement qui m’avait été recommandé, mais franchement l’ambiance n’y était pas très sympathique ! Enfin, cela n’est pas très grave et n’a  de toute façon pas entamé la satisfaction des nombreux participants à cette sortie.

Comme toujours, un tout grand merci pour votre fidélité et vos nombreuses participations.