dernièrre mise à jour 18/09/14

 
2014
 

 

Le château de Deulin et le site mégalithique de Wéris

 

Sauvenière fin juillet 2014.

 

Bonjour à tous et toutes,

 

Ewald et Martine ont prévu une journée détente pour ce mois de juillet, mois de vacances !

Ils ont réussi à 100% !

Dans des pays à population dense comme la Belgique il y avait parfois plusieurs châteaux par village. L’abondance de la pierre favorisait les grands châteaux ardennais, alors que la Flandre voyait s’élever des constructions beaucoup plus modestes bâties en briques du pays.

A un certain moment les Belges sont pris d’une véritable fièvre de bâtir et parsèment le royaume de constructions extravagantes qui manifestent à la fois leur fierté d’un passé qu’ils découvrent en même temps que leur identité et une confiance jubilante en l’avenir.

Après la première guerre mondiale les changements sociaux modifient complètement les données du problème. Désormais plus personne ne pense à bâtir un château. La préoccupation principale est de pouvoir l’entretenir. La croissance économique a pour effet

de supprimer brutalement l’existence du personnel domestique sans lequel de grands bâtiments ne peuvent être entretenus.

Heureusement, certains sont repris par des fondations ou des associations, d’autres restent volontairement, voire obligatoirement dans la famille.

C’est le cas du château de Deulin que nous avons visité ce matin.

Construit à partir de 1758 par Guillaume-Joseph de Harlez il a été complété et décoré par son fils Simon dans les années 1770.

Ce château présente une construction en U, en briques chaulées et pierre bleue, sous toitures d’ardoises et il est jouxté d’une cour présentant différentes dépendances.

Il a également une chapelle seigneuriale dédiée à Saint Remacle ; décorée de stucs et d’un maître-autel de style baroque. L’intérieur du château est richement orné notamment de stucs rococo dus à François Joseph Dukers, ou néoclassiques et toiles peintes par Jean Dieudonné Deneux.

Au nord un jardin emmuré du XVIIIème siècle est planté à la française depuis le début du XXème siècle. A l’arrière on peut admirer un beau point de vue sur l’Ourthe et voir un parc paysager comprenant un intéressant patrimoine dendrologique de la deuxième moitié du XIXème siècle.

Aujourd’hui, ce château, classé au Patrimoine exceptionnel de Wallonie depuis 2002, est habité par Stéphane et Dominique de Harlez de Deulin et leurs enfants.

Nous avons été reçus et guidés, d’une manière bien sympathique, par Monsieur de Harlez. Même si l’on devine que ces gens investissent jusqu’au dernier centime dans « leurs briques familiales » on les sent tellement attachés à ce patrimoine familial lourd à porter.

Ce bâtiment étant classé ils reçoivent des aides financières de l’Etat pour certaines réparations. Mais Mr de Harlez nous expliquait qu’avant d’obtenir ce pactole ils doivent rentrer des dossiers en bonne et due forme, dossiers qui doivent parfois, si pas souvent, être retravaillés et en finalité il faut parfois attendre 7, voire 8 ans avant que le subside ne tombe dans leur escarcelle ! Après la visite du château et du parc, surprise pour le repas de midi !

 

 

Une fois n’est pas coutume nous avons pu nous régaler d’un délicieux cochon de lait. Cuit à l’étuvée dans un bain vapeur pendant 7 à 8 heures il est ensuite rôti à la broche pendant une bonne heure ! Quel délice. Le dessert, fait maison, une délicieuse mousse au chocolat complétait ce repas campagnard qui méritait bien une étoile au Michelin !

L’après-midi a été consacrée à la visite de Wéris et de sa Maison des Mégalithes.

Nous voici plongés à l’époque du Néolithique récent (3e millénaire av. J.C). Cela nous a permis de découvrir dolmens, menhirs et autres poudingues, variété de conglomérat formée de cailloux ou de galets arrondis réunis entre eux par un ciment naturel. Et ceci dans l’un des plus beaux villages de Wallonie.

C’est l’occasion de s’intéresser, en cette partie de la Calestienne  le long de la vallée d’ l’Aisne, au beau milieu des champs de maïs, aux nombreux mystères qui émanent des vingt-sept pierres levées et de deux allées couvertes du plus important site mégalithique de Belgique. Il est classé au Patrimoine exceptionnel de Wallonie. Sont-ce des sépultures collectives sous roche contemporaines ? On peut également plonger dans le folklore légendaire : la Pierre Haina, le Lit du diable ou le Pas Bayard éveillent également la curiosité !

 La Maison des Mégalithes de Wéris a décidé d’agrémenter l’angle de la pelouse par un « nouveau » menhir. Cette pierre, d’environ 1,90m en roche poudingue a été exhumée en 2012 par des ouvriers communaux de la ville de Durbuy lors de la pose de tuyaux le long de la rue du Menhir.

Quelques explications sur les différents termes.

Le mot « dolmen » vient des mots bretons « dol » et « men ». Ce qui donne table de pierre. Le dolmen est une tombe collective érigée entre 3000 et 2800 avant notre ère par des populations d’agriculteurs du néolithique. Vu sa forme allongée on dit que c’est une allée couverte. Des piliers et des pierres de couverture en poudingue constituaient une chambre funéraire dans laquelle on déposait les morts. Le tout était recouvert d’un tertre de terre. L’endroit devait aussi être un lieu de cérémonies.

Le mot « menhir » vient du mot « men » et « hir » ce qui veut dire  « longue pierre ». Le menhir est une pierre dressée, plantée verticalement. Leur fonction reste vague. Etaient-ce des bornes, des stèles commémoratives, des symboles religieux ?

Jouxtant le petit musée consacré à cette particularité régionale, l’église de Wéris est presque millénaire ! Elle a été construite en style roman, caractéristique de la région. Bien sûr modifiée au cours des siècles elle présente de nos jours une  sobriété propre  à l’esprit roman qui invite au recueillement qu’elle que soit l’opinion du visiteur qui y rentre. Elle dégage une telle sérénité ! On peut y voir un chemin de croix dont les différents tableaux sont fabriqués à base de ciment et pierre et également un superbe christ de facture contemporaine réalisé en bois d’orme blond par un jeune sculpteur de 18 ans !

Près de l’église on remarque une grosse pierre taillée   Cette pierre est en « poudingue » sorte de béton naturel que l’on trouve sur la colline qui domine le village.

Soyons un peu chauvins et admettons que nous n’avons rien à envier aux alignements de Carnac en Bretagne ou de Stonehenge en Angleterre, en un peu plus modeste, bien sûr, mais néanmoins curieux à découvrir.

En plus ce petit village de Wéris mérite vraiment bien son classement dans  les plus beaux villages de Wallonie. De superbes maisons en pierre du pays aux façades abondamment fleuries accueillent les passants.

Merci à  Ewald et Martine pour cette merveilleuse journée!