Excursion
du jeudi 18 août 2016 : Château de Bois-Seigneur-Isaac et champde bataille de Waterloo
Gembloux, le 14 septembre 2016
Bonjour à toutes et
à tous,
Nous sommes 41 à faire le petit déplacement à
Bois-Seigneur-Isaac. Le village doit son nom à Isaac de Valenciennes, membre
d’une illustre famille du Hainaut, qui, à la fin du XIe siècle,
planta un bois à proximité de la localité. Ce bois, dénommé « Bois
planté », existe toujours le long de la route de Lillois, à 500 mètres du
château qui est notre destination de ce matin. Thierry nous dépose devant
l’entrée du domaine et nous empruntons la magnifique allée bordée de hêtres
offrant une très belle perspective sur la façade du château. A l’entrée, nous
sommes accueillis très chaleureusement par le Baron Bernard Snoy et son épouse,
née Christine de Weck, qui sont les propriétaires actuels du domaine.
Après avoir pris un café/thé et une petite
collation, le Baron nous donne un aperçu de l’historique du château qui remonte
probablement au XIIe siècle, faisant partie d’une série de
forteresses destinées à protéger les confins du Comté de Hainaut contre les
visées expansionnistes des Ducs de Brabant. A la fin du XVIIe siècle, un grave conflit successoral opposa les héritiers de la dernière
Comtesse de Sainte-Aldegonde. Ce conflit aboutit à la ruine d’une partie et à
la mise en vente des bâtisses qui furent rachetées en 1712 par Messire Antoine
de Belhomme et transformées en château de plaisance. A l’emplacement de
l’ancien pont-levis, un avant-corps fut construit avec une façade
particulièrement harmonieuse de style classique français, agrémentée de larges
baies vitrées en plein cintre et surmontée d’un fronton triangulaire.
Actuellement, une tour ronde isolée au Sud du château est le seul témoin de la
forteresse féodale.
En 1810, Joséphine Cornet de Grez,
arrière-petite-fille d’Antoine et de Marie-Thérèse de Belhomme et héritière du
château et du domaine, épousa le Baron Idesbalde-François Snoy et d’Oppuers. A
la suite de ce mariage, la branche aînée de la famille Snoy, issue des Comtes
de Gueldre et établie dans la région de Malines, transporta à
Bois-Seigneur-Isaac ses archives et un remarquable ensemble de portraits de
famille.

Depuis lors, cinq générations de Snoy ont
habité le château. Le Baron puis Comte Jean-Charles Snoy et d’Oppuers, père de
l’actuel châtelain, s’est particulièrement illustré comme Secrétaire Général du
Ministère des Affaires Economiques, négociateur et signataire du Traité de Rome
(1957) et Ministre des Finances de 1968 à 1972. C’est avec fierté et passion
que le Baron nous relate cette page d’histoire en évoquant de nombreux souvenirs,
d’écrits, de photos et de portraits.
Ensuite, nous faisons le tour du
rez-de-chaussée du château. L’entrée principale conduit à un vestibule d’où
s’envole un magnifique escalier à double volute. Le hall donne accès au Salon Carré qui tient son nom des motifs
du parquet ainsi que des moulures en caissons qui ornent le plafond. Ce salon
est placé au centre d’une enfilade de trois grandes pièces, avec à sa gauche le Grand Salon de style Empire et à sa
droite la Salle à manger, parée d’une
étonnante galerie de portraits. Nous passons également par le Petit Salon et par la Bibliothèque où nous croisons encore de
nombreux souvenirs de la famille Snoy.
Nous terminons cette visite très sympathique
et passionnante par un coup d’œil sur le parc de sept hectares dessiné à
l’anglaise au début du XIXe siècle et qui comporte plus de 70 arbres
classés comme « arbres remarquables ».
Une fois encore, je renouvelle mes remerciements au Baron et à son épouse pour
l’accueil chaleureux et généreux qu’ils nous ont offerts ; nous avons
passé un très bon moment dans leur magnifique demeure.
A 11 h 30, nous quittons le château et nous
nous rendons au restaurant « La
Sucrerie » situé à Waterloo. Un très bel établissement où l’œil se
nourrit d’un décor impressionnant grâce aux voûtes religieusement conservées
datant de l’ancienne sucrerie de 1836. Les tables sont soigneusement dressées
et le chef nous propose une cuisine française raffinée faisant la place belle à
une grande créativité. Un plaisir !
L’après-midi, nous nous rendons aux pieds du
célèbre Lion de Waterloo. Ici, il est
clairement convenu de visiter pendant une heure le Panorama avec deux guides pour ensuite profiter d’une visite libre du Mémorial 1815 à l’aide d’audioguides
également pendant une heure. D’abord, les guides nous amènent dans un petit
local où ils nous relatent en détail le déroulement de la bataille à l’aide de
plusieurs cartes fixées aux murs ; voici un bref aperçu.
Après son emprisonnement à l’île d’Elbe,
Napoléon parvint à reconquérir son trône. Mais les puissances européennes avec
l’Angleterre, la Prusse et l’Autriche, relancèrent la guerre contre l’Empereur
considéré comme un usurpateur. Napoléon rassemble une nouvelle armée et gagna
la Belgique. Après quelques succès – à Ligny où il parvint à vaincre les
Prussiens, aux Quatre-Bras où Ney remporta une demi-victoire contre les Anglais
(le 16 juin) –, il affronta les Britanniques du duc de Wellington le 18 juin
1815.
Jamais auparavant il n’avait combattu directement les Anglais. Reprenant
sa tactique habituelle, Napoléon confia une partie des troupes au général
Grouchy afin d’empêcher le prussien feld-maréchal Blücher de rallier le champ
de bataille. Il espérait ainsi remporter une victoire décisive face aux
Anglais. En effet, la bataille ayant commencé à 11 heures en raison du terrain
détrempé par les pluies, il eut l’initiative toute la journée malgré la belle
résistance britannique. Malheureusement, Grouchy ne rallia pas le lieu du
combat comme il aurait dû pour prendre les Anglais en tenaille. Au contraire,
ce furent les Prussiens qui arrivèrent sur la droite française. La jeune garde
fit des prouesses pour les contenir et à 19 heures, Napoléon envoya sa vieille
garde dans un suprême sursaut. Mais Blücher et Wellington firent leur jonction
et, pour Napoléon, la bataille était perdue. Avec elle s’envolait l’espoir
d’une restauration impériale durable.
Cette présentation de la bataille était
couplée à la visite du Panorama. Ce vaste bâtiment abrite la toile peinte par
Louis Dumoulin en 1912 avec des dimensions spectaculaires de 110 mètres de
circonférence sur 12 mètres de haut. Ces dimensions imposantes, la mise en
scène des combattants, les armes et les costumes d’époque donnent à la fresque
tout son réalisme. La disposition circulaire permet une immersion totale à
l’intérieur de l’image donnant l’illusion d’être au cœur de l’action. |
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Cette présentation de la bataille était
couplée à la visite du Panorama. Ce vaste bâtiment abrite la toile peinte par
Louis Dumoulin en 1912 avec des dimensions spectaculaires de 110 mètres de
circonférence sur 12 mètres de haut. Ces dimensions imposantes, la mise en
scène des combattants, les armes et les costumes d’époque donnent à la fresque
tout son réalisme. La disposition circulaire permet une immersion totale à
l’intérieur de l’image donnant l’illusion d’être au cœur de l’action.
Une partie de notre groupe est alors dirigée
vers la Butte du Lion. La butte est
imposante et il faut monter 226 marches si l’on veut jeter un coup d’œil sur le
champ de bataille. Le monument fut érigé en 1826 à la demande du roi Guillaume Ier des Pays-Bas pour marquer l’endroit présumé où son fils aîné, le prince
Guillaume II, fut blessé à l’épaule à la fin de la bataille. Le lieu est
entouré de nombreux mythes et légendes, mais il semble aujourd’hui acquis que
le déplacement des 290.000 m3 de terres ait été réalisé par des « botteresses »
liégeoises. Le Lion en fonte de fer pèse 28 tonnes et culmine à 41 mètres de
haut ; il a été coulé dans les ateliers John Cockerill à Seraing. Sa
gueule ouverte est tournée vers la France, vaincue ; sa patte, posée sur
un boulet de canon, représente la paix à l’issue de la bataille.
L’autre moitié de notre groupe visite le Mémorial 1815, comme ce fut en réalité
prévu pour tout le monde. A l’aide d’un audioguide, nous effectuons un parcours
qui nous rappelle d’abord le contexte historique de l’Europe au XIXe siècle. Ensuite, nous découvrons de nombreux objets de collection, des
uniformes, des cartes animées et encore d’autres animations basées sur des
faits réels. A la fin du parcours se situe l’un des moments forts, à savoir la
projection du film « Au cœur de la bataille » sur un écran
panoramique 3D. Pendant 15 minutes, on vit les phases clés des combats en
taille réelle dans une salle truffée d’effets spéciaux. Malheureusement,
quasiment personne d’entre nous n’a eu l’occasion d’assister à la projection de
ce film vraiment spectaculaire et unique.
Bref, la visite du « Champ de
Bataille » s’est déroulée quelque peu dans le désordre. Dommage que le
guidage de groupes tels que le nôtre ne soit pas mieux ciblé : à force de
vouloir « tout » raconter et « tout » montrer et de
s’attarder sur plein de détails, nous sommes passés à côté de bon nombre de
choses marquantes et intéressantes. Mais cela n’a pas gâché notre bonne humeur
et nous nous sommes retrouvés un peu plus loin autour d’un verre bien
rafraîchissant accompagné d’un bon morceau de tarte avant de reprendre la route
vers Gembloux.
En vous souhaitant une bonne lecture, toutes
mes amitiés

