Balade le
long de l’Orneau sur les traces de l’homme de Spy
Gembloux, le 30 juin 2017
Bonjour à toutes et
à tous,
Sous un soleil radieux, nous étions 28 à
participer à cette balade d’été d’environ 4,5 km. Le point de départ était fixé
à Onoz, village très mignon faisant partie de la commune de Jemeppe-sur-Sambre.
Le cœur du village s’organise autour de la petite église Saint-Martin (XVIIe siècle) et de la ferme du Moulin qui a abrité des familles de meuniers depuis
le XVIe siècle. Au Moyen Age, Onoz était un lieu de passage
important. Une route fréquentée reliant Namur à Mons y franchissait l’Orneau.
La ligne du chemin de fer et celle du tram à vapeur contribuèrent à son
développement. Ses carrières de pierre dont l’exploitation remonte au Moyen Age
et, plus tard, ses fours à chaux firent sa renommée. Autrefois, le village
portait le nom de « Olnon » emprunté à la rivière qui a creusé la
vallée encaissée où il est implanté. Olnon signifie étymologiquement
« ruisseau des Aulnes ». |
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Rapidement, nous nous sommes engagés dans un
petit sentier longeant l’Orneau et qui nous a finalement mené au « Château
d’Eau d’Onoz ». Celui-ci a été construit en 1907 pour abriter un captage
de l’Intercommunale Bruxelloise des Eaux (le bâtiment face à la route servait
d’ailleurs de logement au personnel de ladite Intercommunale) ; aujourd’hui,
il héberge l’Office du tourisme et l’Espace de l’Homme de Spy. Ici, nous avons
reculé nos montres de plusieurs … milliers d’années pour faire connaissance
avec nos lointains ancêtres et, en même temps, découvrir leur mode de vie. |
Il s’agit d’un « Centre
d’interprétation » plutôt que d’un musée, c’est-à-dire d’un Centre dont la
mission se situe davantage dans la valorisation du lieu, du site naturel et du
monument. Au cours de cette visite d’environ une heure, le guide nous a placés
littéralement dans la peau de cet être que fut l’Homme de Spy, un résidant pas
comme les « autres ». En réalité, il s’agit de divers fossiles
d’Hommes de Néandertal découverts en 1886. Ces fossiles, identifiés dans leur
contexte géologique entourés de silex taillés et d’ossements d’espèces animales
disparus, apportent pour la première fois la preuve de l’existence et de
l’ancienneté de types humains différents de l’Homme moderne. Et aujourd’hui,
plus de 125 ans après sa découverte, l’Homme de Spy continue à faire parler de lui :
les ossements découverts en 1886 ont finalement été attribués à deux adultes et
un enfant de moins de 2 ans ayant vécu il y a environ 36.000 ans, c’est-à-dire
à la fin du Paléolithique moyen.
Le guide a abordé différents thèmes lors de
cette visite : dans la première salle, il a retracé le contexte historique
de la découverte des ossements sur la terrasse de la grotte de Spy ; dans
la deuxième salle, il a développé le thème plus général de l’Homme de
Néandertal où, resitué dans le temps et dans l’espace, ce dernier a été comparé
anatomiquement à l’Homme moderne et puis replacé dans son environnement ; dans
la troisième salle, il nous a parlé des aspects culturels et spirituels des
Néandertaliens (leurs outils, leurs méthodes de taille, leur maîtrise du feu,
leur attention accordée au traitement des corps des défunts, etc.) pour
terminer sur l’épineux débat concernant leur disparition au profit de l’Homme
moderne. Dans la dernière salle, ornée d’une grande toile de la faune
préhistorique réalisée par le dessinateur René Hausman, il a projeté le film
« L’homme de Spy » qui retrace d’une façon très didactique l’histoire
de cet ancêtre. Mais n’oublions surtout pas le clou de cette visite, exposé
dans la troisième salle : SPYROU,
une reconstitution de l’Homme de Spy troublante d’hyperréalisme avec un brin de
malice dans le regard ! Cette œuvre pleine d’audace s’appuie sur les
ossements originaux du squelette le plus complet de Spy et a été réalisé par
deux artistes néerlandais « Kennis & Kennis reconstructions ». |
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Bien que la montée eût été annoncée un peu
plus difficile, la plupart d’entre nous se sont rendus ensuite à la grotte pour
tenter de percer les derniers secrets de l’Homme de Spy. Elle est située dans
un magnifique écrin de verdure surplombant la vallée de l’Orneau (le bois de
« Bètche al Rotche », nom
wallon signifiant « Baiser au Rocher » et évoquant un animal en train
d’embrasser la falaise, juste au-dessus de l’entrée de la grotte) et a été
creusée dans le calcaire carbonifère il y a plus de 300 millions d’années. Elle
fut fouillée à de nombreuses reprises et ses courtes galeries sont aujourd’hui
complètement vides. En contrebas se trouve une source d’eau bien claire qui
venait à point nommé pour un petit rafraichissement après la descente de la grotte.
Dans le passé, cette source fut exploitée pour son eau de bonne qualité et
vendue en bouteilles sous l’appellation « Eau de la Bètche-al-Rotche ». |
Bien sûr, ce petit crochet par la grotte a
ranimé la discussion sur nos origines et le mode de vie de nos ancêtres, mais
en même temps, il nous a invité à réfléchir sur l’avenir de notre propre espèce
…
De là, nous avons regagné le centre du village
où nous avions abandonné nos voitures. Mais nous ne nous sommes pas encore
quittés ici car, comme de coutume, nous avons terminé cette demi-journée dans
l’établissement « French Inn » pour partager un petit repas
accompagné d’une boisson bien rafraichissante. Encore un tout grand merci à
Robert pour la préparation minutieuse de cette « balade-découverte »,
une fois de plus pas comme les autres ! Enfin je signale que, bien que ce
n’était pas le but premier, cette activité a permis d’ajouter 67 € à la
cagnotte B.A. ; là aussi, un grand merci à vous tous.
En vous souhaitant bonne lecture et à bientôt,
je vous adresse toutes mes amitiés |
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