Sauvenière,
fin avril 2006.
Bonjour
tout le monde,
Nous
n’avons pas été gâtés pour le temps pour notre première sortie.
La pluie nous a accompagnés au cours de cette journée et la température
n’était vraiment pas printanière mais nous avons néanmoins pu admirer
une superbe région. La première sortie de cette saison avait donc
comme but, la petite ville de Stavelot et principalement sa superbe
abbaye et l’exposition qui s’y tient sur le thème des Templiers.
L’abbaye
de Stavelot, fondée au VII e siècle forme de nos
jours un ensemble de bâtiments qui datent du XVI e
au XVIII e siècle, merveilleux témoins de l’architecture
mosane. Disposées autour de deux vastes cours, les constructions
donnent sur le parc communal dessiné à l’emplacement de l’ancienne
église démantelée début 1800.
De
ce qui fut une des plus belles abbatiales romanes seule subsiste
la partie inférieure de la tour. D’une hauteur de 30 mètres,
elle était surmontée d’une flèche gothique frappée par la
foudre le 5 juin 1701.
On
peut encore admirer, sous le porche, la voûte en étoile, œuvre
du maçon Gilles Ruet.
La
grande entrée, ou « arvô » s’ouvre dans la cour
occidentale au milieu de l’ancienne boulangerie brasserie.
De
style renaissance mosane, cette aile qui abrite le musée de
l’abbaye et l’office du tourisme séduit par son allure sobre
et robuste, où briques et pierres de taille dessinent de larges
bandes horizontales.
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Plus
au sud, formant angle, le « Conseil de la Principauté »
et le « Quartier du Prince » de style Louis XIII privilégient
le décor et les effets d’ombre et de lumière. Face à l’entrée,
l’Hôtel de Ville et la Justice de Paix en style Louis XIV dessinent
un fronton percé d’une lucarne et un joli perron.
La
seconde cour était toute entière vouée à la vie monacale :
le cloître entoure toujours les trois côtés du jardin central. Au
sud, le réfectoire décoré de stucs dans le plus pur style Louis
XVI. La vaste et magnifique salle en parquet de chêne, où trône
un grand poêle en fonte, sert aujourd’hui aux réceptions et aux
concerts.
Le
dortoir et la chapelle ferment la cour à l’est, au dessus des caves
romanes et du cellier.
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L’hôtel
de ville, le musée régional et la tour romane du XI e
siècle rappellent Saint Remacle, qui, au VII e
siècle fonda deux abbayes : l’une à Malmédy et la seconde
à Stavelot. Le saint donna sa préférence à celle-ci et il
gouverna ce lieu de séjour comme une principauté ecclésiastique
indépendante, bien qu’elle dépendit dans une certaine mesure
de l’Empire germanique. Lors de la Révolution française, les
moines s’enfuirent avec leurs biens, entre autres un véritable
trésor d’argenterie, vers l’Allemagne beaucoup plus sûre.
L’abbaye fut ensuite vendue comme bien national par des pillards
français déçus.
Une
communauté de Bénédictins revint sur place en 1950 et s’installa
sur les pentes de Wavreumont, mais dans la vallée qui s’étendait
à leurs pieds, les affres de l’offensive des Ardennes n’avaient
pas encore disparu : la ville pleurait 130 morts, le quartier du Pont sur l’Amblève et les anciennes tanneries
étaient en ruines. |
L’ancienne abbaye est classée comme « site extraordinaire »
de la Région Wallonne et le centre historique de la ville comme
site protégé.
L’exposition
« A la rencontre des Templiers »
Exposition
très bien documentée : panneaux explicatifs, vitrines
montrant des objets militaires et de la vie quotidienne du
Moyen Age, maquettes, costumes et vitrines de sceaux reproduits
à l’identique d’après des originaux de la Bibliothèque Nationale
de Paris. Exposition mise en valeur par un film, mais malheureusement
une partie des participants en a été privée : le film
ou l’écran présentant manifestement des signes de fatigue.
Dommage !
Qui
sont les Templiers ?
Vouant
leur vie à la protection des pèlerins en Terre Sainte, neuf
chevaliers francs, fondent en 1119 l’Ordre du Temple : les Templiers.
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Ainsi Hugues de Payn et Geoffroy de Saint Omer fondent
ce groupe appelé les pauvres chevaliers du Christ.Ils prononcent
leurs vœux devant le patriarche de Jérusalem, le roi Baudouin II.
Quelques années plus tard, celui-ci donnera sa résidence royale
aux « pauvres chevaliers du Christ ». Cette résidence
est en fait le temple de Salomon. Dès cet instant, l’ordre créé sera
celui du Temple et ses membres les Templiers.
Le
recrutement se faisait parmi les croisés venant en Terre Sainte,
soucieux d’embrasser une vie plus parfaite, sentant naître en eux
une vocation de protecteur des pèlerins.
La
présence du Chapitre était indispensable pour l’admission
d’un nouveau membre. La cérémonie d’admission accueillait
le candidat et on le mettait à rude épreuve : porcherie,
cuisine, tâches ingrates. Il devait faire preuve de pénitence,
de pauvreté et d’obéissance au commandeur.
Une
vie de prières est imposée aux Templiers, comme à tout
autre religieux. Ils assistent aux matines, doivent rendre
grâce après le repas de midi et celui du soir. En soirée,
ils disent les complies, après quoi, le silence doit régner.
S’ils sont au combat, le chevalier devra réciter 13 pater
à la place des matines, 7 autres chaque heure et 9 après les vêpres.
L’Ordre
est une société hiérarchisée. A sa tête, le maître du Temple.
Il est assisté d’un conseil composé de frères que l’on appelle
le Chapitre.
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Le
maître à besoin de son autorisation pour entreprendre le siège d’un
château, lui donner ou aliéner une terre. Les subsides doivent être
présentés au commandeur du royaume de Jérusalem qui est aussi le
trésorier de l’Ordre.
En
Terre Sainte, l’Ordre compte plusieurs provinces : Jérusalem,
Antioche et Tripoli.
Au
fondateur de l’Ordre va succéder un organisateur, Robert de Craon
qui comprend très vite qu’il est important d’organiser les donations
et d’obtenir l’approbation du pape Innocent II. L’Ordre va dès lors
bénéficier de certains privilèges. Ils seront notamment exemptés
de la dîme, comme les frères cisterciens. Ceci favorisera le développement
des domaines.
L’Ordre
va connaître une expansion au-delà de toute espérance. Les
Templiers vont posséder en Occident quelque neuf mille commanderies.
Celles-ci sont en quelque sorte de vastes exploitations agricoles
élevées sur des terres que les Templiers ont reçues en don
des seigneurs, demandant en échange la protection en Terre
Sainte. Ils en retirent d’énormes richesses en nature :
blé, vin, huile, bétail, laine des moutons. Une partie de
la récolte est envoyée en Terre Sainte, l’autre est vendue
pour financer l’achat d’armes ou la construction d’édifices
templiers. Les donations affluent en Orient, mais aussi en
Occident. Seigneurs et petites gens qui veulent se rendre
en Terre Sainte font don de leurs biens aux Templiers. Les
chartes et cartulaires de l’époque font mention de cet élan
de donation. En échange, le pèlerin est assuré de sa protection
durant le pèlerinage. |
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Aux recettes ordinaires s’ajoutent les recettes extraordinaires
comme la quête organisée une fois par an dans chaque église chrétienne
d’Occident. Toutes ces richesses permettent d’entretenir une milice
en armes, de subvenir à son équipement, de construire châteaux et
forteresses.
Les
Templiers sont aussi de véritables banquiers. En effet, les particuliers
leurs remettent des biens meubles, argent, joyaux, sans toutefois
en abandonner la propriété. Ils font un dépôt au même titre qu’aujourd’hui,
nous déposons nos biens dans un coffre à la banque. Les Templiers
consentent aussi des prêts pour financer le pèlerinage. Le Temple
jouera un rôle de banquier en Terre Sainte également. Un dépôt pouvait
se faire à Londres ou à Paris et le pèlerin pouvait très bien retirer
des espèces en Terre Sainte en montrant son attestation de versement.
C’est la lettre de change.
Après
la reprise de Saint Jean d’Acre par les Musulmans en 1291, l’opinion
publique en Occident est moins favorable aux Templiers. A quoi servent
ces richesses s’ il n’y a plus de mission en Terre Sainte ? L’Ordre
est remis en question.
Le
13 octobre 1307, Philippe le Bel ordonne et organise l’arrestation
de pas moins de cinq cents Templiers. Il s’agit d’une véritable
rafle, d’une des plus grandes opérations policières de tous les
temps. En effet, au petit matin, les hommes du roi de France se
présentent dans chaque commanderie pour y arrêter les Templiers.
Ceux-ci sont accusés d’outrage à la personne du Christ, de rites
obscènes, de sodomie et enfin d’idolâtrie. On peut se poser la question
de savoir comment on en est arrivé là ? Le roi de France est
visiblement avide d’argent et les finances de l’état sont catastrophiques.
Connaissant l’immense richesse templière, Philippe le Bel met sur
pied un complot qui se fonde sur quelques déclarations fausses.
Son bras droit, Guillaume de Nogaret, réunit contre l’Ordre des
témoins à charge. Le lendemain de l’arrestation, le 14 octobre 1307,
un manifeste royal est diffusé dans Paris rendant publiques les
accusations dont les Templiers sont victimes.
En
1308, septante-deux Templiers sont interrogés par le pape
Clément V. Parmi eux ne figurent pas les dignitaires de l’Ordre,
ce sont principalement des sergents dont certains avaient d’ailleurs
quitté l’ordre. Cependant, le pape souhaite interroger lui-même
les dignitaires Ceux-ci sont bloqués à Chinon. Le pape envoie une
délégation de trois cardinaux, mais deux d’entre eux sont très proches
du roi de France. Deux laïques, au service du roi, assistent à l’interrogatoire.
Les données sont déjà faussées et les interrogatoires falsifiés.
Cependant, le pape refuse de condamner les Templiers et il instaure
un système de commission dans chaque diocèse. Mais il faut attendre
un an pour que la première commission fonctionne. C’est le 26 novembre
1309 que le dignitaire Jacques de Molay comparaît devant la commission.
Quand on lui fait lecture de sa déposition faite un an auparavant
à Chinon, il est très étonné car ses propos ont été déformés.
En
1310, l’Ordre organise sa défense. 546 Templiers veulent témoigner. Pour cela, ils rédigent une déclaration
et nomment quatre délégués. Ceux-ci ne seront jamais reçus en audience.
Pendant ce temps, Philippe de Marigny, nommé archevêque de Sens
et proche du roi, organise dans sa ville un concile qui condamne
à mort cinquante-quatre Templiers, jugés hérétiques et qui étaient
revenus sur leurs aveux précédemment extorqués par la force et la
torture. Ils seront brûlés vifs dès le lendemain aux portes de Paris
et périrent en proclamant leur innocence. Ceux qui avaient persisté
dans leurs aveux furent remis en liberté. La commission fut déclarée
close le 5 juin 1311.
En
1312 et sous la pression du roi de France, le pape Clément V approuve
la suppression de l’Ordre. Clément V mourra un mois seulement après
le maître du Temple, vers le mois d’avril. Quant à Philippe le Bel
sa mort se situe en septembre de la même année. Ces deux morts successives
devaient donner naissance à la légende de Jacques de Morlay assignant
ces deux personnages à comparaître devant le tribunal de Dieu dans
les six mois.
Une
série de morts étranges ont suivi. La France connaît la disparition
en moins de treize ans de toute une lignée royale (qui pourtant
existait depuis trois siècles). On parle des rois maudits. Jacques
de Morlay aurait sur son bûcher maudit son roi et toute sa lignée.
Ce
procès a ébranlé la chrétienté puisque les accusations de telles
horreurs ont semé le doute dans les esprits de l’époque et déclenché
une littérature aussi abondante que fantaisiste…créant le mystère
et la fascination.
Guillaume
Apollinaire
Stavelot
a en son temps accueilli parmi ces citoyens un homme célèbre :
à savoir le poète Guillaume Apollinaire. Il a passé
une saison de sa jeunesse à Stavelot oubliant même de payer ses
dettes en partant, mais son souvenir y est toujours présent.
Cela
se passait en 1899. Avec son frère Albert, il fut victime des affaires
de cœur et de la passion du jeu de sa mère. Pour comprendre cela,
il convient de remonter à l’année 1880. C’est en cette année que
naît le fruit naturel d’une relation orageuse entre le noble italien
Francesco Flugi d’Aspremont et Angeliska Kostrowicki de 23 ans sa
cadette et issue des couches inférieures de la noblesse polonaise.
La mère frivole reconnaît néanmoins l’enfant, prénommé Guglielmo,
contre son gré.
Quelques
années plus tard, elle russifiera son nom en Olga Kostowitzy et
prénommera son enfant Guillaume.
A
Stavelot, la famille est rapidement affublée du nom de « barons
russes ». Dans la petite cité, Olga
parvient à dénicher un nouvel amant, Jules Weil, avec lequel elle
fréquente les tables de jeu de la localité. Un beau jour, l’impécuniosité
du couple leur fermera toutes les portes. Le couple se rend alors
au temple du jeu à Ostende abandonnant sans vergogne Guillaume et
son frère à la Pension Constant, rue Neuve à Stavelot. C’est là
qu’ils apprennent que leur mère a fait banqueroute. Guillaume et
Albert peuvent abandonner tout espoir de recevoir de l’argent pour
payer leur note d’hôtel et devront se contenter de deux billets
simples pour Paris.
On
a écrit à ce sujet : « Il ne reste plus à Guillaume et
à Albert qu’à rassembler en silence leurs maigres affaires, à attendre
dans l’angoisse que chacun soit profondément endormi dans la pension
et à descendre en chaussettes le misérable escalier grinçant, leurs
bottes à la main. Longeant les sombres façades de la ville endormie,
ils glissent sur les pavés cahoteux de la rue Neuve ». Les
deux frères disparaissent définitivement de Stavelot. Guillaume
Apollinaire y laisse un tendre amour de jeunesse, Marie Dubois et
une région qu’il aimait et à laquelle il était tellement attaché
qu’il ne manquerait pas de l’évoquer dans ses poèmes.
En
1913, il publia « Alcools » et en 1916 « Le
poète assassiné » dans lequel il décrit les environs de Stavelot.
Il
décéda en 1918, atteint par la grippe espagnole.
A
titre posthume, une association fit d’Apollinaire le thème de publications,
manifestations et conférences. La fondation se fixa comme objectif
l’aménagement d’un musée. En 1954, elle put l’installer dans une
partie de l’hôtel de ville, magnifiquement restauré. Les pèlerins
de la littérature pourront voir au Musée Apollinaire une reconstitution
de la chambre de la Pension Constant, des vitrines contenant toutes
sortes de documents et manuscrits. La Pension Constant, rebaptisée
Hôtel du Mal Aimé, met aussi tout en œuvre pour garder en ses murs
l’esprit d’Apollinaire. Ses poésies figurent sur les murs, sont
imprimées sur les serviettes et les sets de table.
Le
musée régional.
Musée
très riche et très captivant aux collections extrêmement variées,
divisées en trois grandes sections :
- plus de 300 pièces d’art religieux de la Haute
Ardenne réalisées pendant une période qui s’étend du XIV e
au XIX e siècle.
- l’histoire de l’ancienne principauté de Stavelot
Malmédy et les résultats des fouilles de l’abbaye.
- une section consacrée à la tannerie, une activité
qui fit la prospérité de la ville jusqu’au milieu du XX e
siècle.
Dès
le début de la visite, on fait connaissance avec St Remacle,
fondateur de l’abbaye. Une plaque de foyer en fonte revêt
une importance capitale pour la ville car on y découvre sa
légende et l’origine du nom de Stavelot. Un jour l’âne du
saint fut dévoré par un loup. Le saint abbé ayant autorité
sur le loup obligea ce dernier à transporter des paniers remplis
de pierres. Le soir venu, il emmena le loup dans l’étable
en lui disant « O stave leu » ce qui signifie « a
l’étable loup ». Ce « o stave leu » devait
par la suite devenir « Stavelot ». Les armes de
la ville portent d’ailleurs le loup bâté.
On
peut également voir un registre mortuaire en parchemin portant
les noms de tous les abbés et princes abbés qui se sont succédé
à l’abbaye.
Un
peu plus loin on trouve les objets provenant des fouilles
exécutées à l’emplacement du transept de l’ancienne abbatiale
romane, notamment une belle pierre tombale en marbre blanc
et noir, des fragments de vitraux des XI e et XII
e siècles, un sarcophage en pierre.
Au
premier étage, on voit les maquettes de l’abbatiale, mais
aussi des documents anciens, des photos en couleur d’œuvres
d’art commandées au XII e s. qui était l’âge d’or
de l’abbaye, des livres anciens.
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Est
également exposée une photo de la cascade de Coo qui fut probablement
l’œuvre des moines de Stavelot ceux-ci ayant percé un méandre de
l’Amblêve : on y voit un homme et son chien sauter dans l’eau
de la cascade, un exercice que certains pratiquèrent réellement
dans le but de récolter ensuite de l’argent auprès des spectateurs.
Les
magnifiques combles abritent une exposition sur la tannerie. Il
faut savoir que Stavelot compta au XIX e siècle jusqu’à
80 entreprises qui travaillaient principalement des peaux
de vaches en utilisant du tan, écorce de chêne pulvérisée. Ce procédé
permettait d’obtenir du cuir à chaussures de 1ère qualité, mais il fallait à l’époque trois ans pour
tanner une peau d’animal.
Enfin,
une collection de superbes trésors d’art religieux : chasubles
brodées de fils d’or, des statues en bois et notamment une splendide
Ste Anne enseignant la lecture à la Vierge Marie, des pièces d’orfèvrerie,
des chandeliers.
Les Blancs
Moussîs
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Ne
quittons pas cette jolie petite ville de Stavelot sans parler
de son folklore.
Une
fois par an, le dimanche de la Laetare, Stavelot coiffe son
capuchon blanc. Cette fête exubérante animée par les Blancs
Moussîs, parés de leur long nez orange en forme de carotte
et de leur toge blanche remonterait au XVI e siècle
période au cours de laquelle les moines libertins ne dédaignaient
pas les plaisirs fous et frivoles. La fête des Blancs Moussîs
s’en inspire, mais ne remonte pas à aussi loin bien entendu.
Ce jour là, le public est toujours accueilli à coups de vessies
de porcs et sous la projection de tonnes de confettis.
Les
carnavals remontent à la plus haute antiquité païenne et leurs
manifestations de joies collectives avaient pour but de saluer
le retour du printemps. Danses et musiques y contribuaient
tandis que, suivant certaines théories, masques et déguisements
constituaient une sorte d’hommage aux mânes des défunts sans
qui la prospérité du présent n’aurait pas été possible. Comme
la puissance de ces défunts risquait d’être maléfique, on
leur permettait tout. Ce qui, on en conviendra, est un joli
prétexte pour absoudre les libations et excès divers auxquels
donnent lieu les carnavals.
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Il
est cependant évident qu’à ces buts originels vinrent s’ajouter
au fil des siècles, de multiples épisodes liés à la vie locale et
religieuse. Il est donc très difficile de discerner dans les carnavals
actuels, même parmi ceux qui ont conservé leur caractère authentique
de manifestation de joie populaire, ce qui appartient à l’aube de
leur histoire.